Il y a quelques temps déjà, je m’étais penchée sur la question très controversée du sommeil partagé et son éventuel lien avec les risques de MSN (Mort Subite du Nourrisson). Je n’y voyais pas très clair entre les conseils assez contradictoires. Dans ces cas-là, je cherche et je m’emploie à faire une petite enquête en fouillant au maximum la littérature scientifique et surtout en essayant de trouver des études de la meilleure qualité possible. Cela prend un certain temps…
Bref, je rédige une petite synthèse qui vaut ce qu’elle vaut mais qui me permet d’avancer dans ma propre réflexion et pouvoir donner des conseils avisés lorsqu’on me pose la question. Dans cette synthèse (que vous retrouverez là), il est question du sommeil partagé (pourquoi les mères allaitantes y viennent très souvent), des causes identifiées de MSN (mutations génétiques, période critique dans le développement du cerveau humain, facteurs extérieurs), de l’effet protecteur de l’allaitement (et les mécanismes possibles de cette protection), de l’effet du cododo associé à l’allaitement sur les risques de MSN (pourquoi certains études indiquent que le risque de MSN est augmenté, alors que d’autres affirment l’inverse) et le rappel des situations à risques et des précautions à prendre.
Bon ceci étant fait, je pensais avoir les idées claires avec l’ensemble de ces lectures.
Oui mais voilà, il s’avère que certains m’ont bien fait sentir que des experts autrement plus experts que moi (ce qui est vrai) avaient pourtant conclu que le sommeil partagé (allaitement ou pas) était jugé dangereux. En particulier des organismes qui font autorité en la matière (Ex: Association Américaine de Pédiatrie) déconseillent formellement cette pratique.
Effectivement, comment aller à l’encontre des recommandations officielles ?
Une nouvelle synthèse parue dans le numéro 103, avril – mai – juin 2015, de « Les dossiers de l’allaitement » (revue de LLL pour les professionnels de santé) est venue faire écho à cette question, et j’aimerais partager avec vous, quelques phrases et conclusions de cette synthèse. Le titre de l’article est « Questions éthiques autour de l’allaitement et du partage du lit parental«
Le première partie de l’article est une synthèse bibliographique sur le lien entre sommeil partagé et allaitement et les risques de MSN. La conclusion est que les études qui ont montré un lien entre co-sommeil et décès infantile ne prenaient pas en compte d’autres facteurs de risques (consommation de drogues, d’alcool, médicaments, alimentation de l’enfant, tabagisme des parents).
Cela était confirmé par une autre étude qui constatait que 99% des décès survenus dans le lit parental était en rapport avec la consommation d’alcool ou de drogues
Dans la suite de l’article, il est question de la position des organismes officiels qui recommandent d’éviter le partage du lit parental.
On constate depuis quelques années une tendance croissante des autorités gouvernementales et professionnelles à émettre des recommandations pour déconseiller fortement le partage du lit parental.
Or les décisions en matière de santé publique doivent se fonder sur l’intérêt de la population. Certes, réduire le taux de décès infantiles est souhaitable … mais il est indispensable de se demander si la communauté acceptera d’appliquer des recommandations contre le partage du lit parental.
Quelques paragraphes plus loin, il est même expliqué que cette recommandation pourrait même être plus dangereuse pour certaines personnes.
Il est donc nécessaire d’évaluer si l’intervention n’aura pas plus d’inconvénients et de risques que d’avantages, tout au moins pour certains groupes de population.
/…/ La recommandation d’éviter le partage du lit parental est trop restrictive dans l’état actuel des connaissances, elle ne prend pas en compte le manque de données fiables sur le rôle de cette pratique sur le risque de MSN…
La controverse sur le lit parental limite la diffusion de messages sur les bonnes pratiques de sommeil partagé et peut avoir un impact négatif sur les pratiques d’allaitement »
Il est même précisé ailleurs que les risques d’un tel message (pas de « cododo ») va de pair avec les risques d’endormissement dans un fauteuil et d’accidents liés (des chiffres son cités).
Conclusion :
Sachant que dans les cultures où le sommeil partagé est une pratique bien ancrée, les taux de MSN ne sont pas plus élevées : il me semble légitime de se poser la question.
Je pense que la position « officielle » opte pour le principe de précaution mais comme l’explique parfaitement cet article des « dossiers de l’allaitement », le message devrait être plus tempéré… en se focalisant sur les facteurs aggravants (tabagisme, consommation d’alcool ou de médicaments, couvertures, coussins…) et les facteurs protecteurs (allaitement maternel).
Article partagé sur les Vendredis Intellos
Ici cododo et on ne s’en lasse pas… Avec les précautions adéquates bien entendu… Le plus sur… C’est lorsque tout le monde se sent bien
bien sûr c’est bien avec les précautions adéquates que les risques sont minimisés parce que beaucoup de parents sont des êtres responsables qui se renseignent.
Mais tous les parents ont ils la possibilité, le temps, l’énergie de pousser l’enquête ?
Certains suivent la recommandation d’interdiction de leur médecin, et des mamans peuvent très bien se refuser strictement à cododoter, s’installer ailleurs dans un endroit non sécurisé et c’est là que le danger guette !
C’est exactement ca ici bébé aura un an jeudi et tout se passe pour le mieux à côté de ca j’ai un lit qui est bas et il y a un matelas par terre du côté oú elle dort au bout du lit une barrière en tissus
Pas de couette mais un drap un coussin chacun mais elle n’a pas la tête dessus n’y a pas accès et ils ne sont pas moelleux au point de s’y enfoncer elle dort plus souvent en body qu’en pyjama Parce que du coup nous sommes trois dans le lit et donc ca génère de la chaleur et tout se passe bien
Faut-il mentionner que la vaste majorité des études faites sur les risques associés au co-dodo sont subventionnées par l’industrie du meuble pour enfant, delà à en tirer des conclusions… Les etudes réalisées de façon indépendante arrivent par ailleurs à d’autres conclusions.
Je ne suis pas sûre que l’industrie du meuble s’intéresse à la MSN au point de financer des études publiées dans des journaux à comité de lecture !