Des preuves épidémiologiques mettent en évidence que l’allaitement protège l’enfant contre le développement de certaines tumeurs malignes.
En 1998, une équipe (Davis et al) montre que l’incidence de tumeurs sur des enfants (âge jusque 15 ans) était moindre chez les enfants ayant été allaités. L’effet était particulièrement prouvé dans le cas de lymphomes.
Une étude a regardé l’impact de la durée de l’allaitement par rapport aux maladies cancéreuses (Mathur et al, 1993) : il s’avère que l’allaitement protège contre le cancer, particulièrement dans le cas des lymplomes (liés au système immunitaire).
Ces résultats trouvent écho dans d’autres études notamment celles qui s’intéressent aux relations entre allaitement et pathologies impliquant le système immunitaire. Ceci suggère que certains facteurs présents dans le lait humain peuvent aider à optimiser le développement du système de défense de chaque individu (en particulier lors de la mise en place du système intestinal du nouveau né) et réguler celui des cellules pouvant conduire au développement de tumeurs.
En 1995, une découverte importante vient corroborer ces hypothèses. Plusieurs équipes suédoises montrent que le lait humain contient un cocktail spécifique associant une molécule de protéine dite « alpha-lactalbumine » dans une configuration particulière et des chaînes d’acide gras. Cette association nommée HAMLET a la capacité de tuer les cellules cancéreuses : propriété dite tumoricide.
LEs cellules tumorales – et seulement celles-là- meurent par apoptose (programme normalement prévu dans chaque organisme consistant au déclenchement de la mise à mort des cellules) ; les cellules saines ne déclenchent pas le programme !
Plus d’une soixantaine de tumeurs (cultures dans différents tissus) ont été testées : toutes (dont gliomes, leucémie, cancer poumon,…) s’avèrent sensibles à HAMLET.
Des essais in-vivo ont également été réalisés. En 2007 par exemple, des équipes suédoises ont réalisé des essais sur 9 patients atteints d’un cancer de la vessie (Mossberg et al., International Journal of Cancer 2007). Après injection locale d’HAMLET, ils ont constaté une réduction de la taille de la tumeur et l’apoptose a été détectée dans le tissu tumoral (non dans le tissu sein adjacent) et ce pour 8 des 9 patients observés.
D’autres équipes à-travers le monde (University of Gothenburg) travaillent désormais sur HAMLET.
Est-ce que tout cela signifie que pour guérir un cancer, il faut boire du lait humain ? Il n’y a à l’heure actuelle, aucune étude ayant travaillé sur cette piste (mis à part les études épidémiologiques sur des enfants évoquées en début d’article).
L’équipe suédoise a été contactée à de nombreuses reprises pour tenter de répondre à cette question…
Attendons… mais tous les espoirs semblent permis !
POur en savoir plus
http://www.drmomma.org/2010/04/hamlet-substance-in-breastmilk-kills.html
http://www.med.lu.se/english/labmedlund/mig/research_groups/the_svanborg_group/the_hamlet_project
http://www.acsu.buffalo.edu/~andersh/research/milkcancer.asp
Mathur GP. et al, « Breastfeeding and childhood cancer » Indian Pediatr. 1993 May;30(5):651-7.
Davis MK, « Review of the evidence for an association between infant feeding and childhood cancer. » Int J Cancer Suppl. 1998;11:29-33.
Hakansson AP, et al. « Apoptosis-like death in bacteria induced by HAMLET, a human milk lipid-protein complex. » PLoS One. 2011 Mar 10;6(3):e17717
Allaitement, bonheur et raison 
Si seulement les mères pouvaient faire un choix avisé pour nourrir leur bébé… Alors je fais tourner vos articles, toujours très enrichissant. Merci